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OCÉAN INDIEN Comores : remous autour d’un projet de loi sur la présidence tournante Le gouvernement de l’Union des Comores a renoncé à un projet de loi modifiant le principe de la présidence « tournante » qui aurait autorisé le président Azali Assoumani à briguer un second mandat, une décision “saluée” par une déclaration bien sentie de l’ambassadeur français à Moroni. [26 avril 2005] La France exhorte les différents acteurs de la vie politique comorienne « à jouer le jeu des institutions », a déclaré l’ambassadeur français à Moroni, Christian Job. Il s’agit de préserver « un équilibre qu’ils ont ensemble entériné et qu’ils doivent faire vivre », a estimé M. Job, saluant la décision prise par le gouvernement central de Moroni de respecter le principe de la présidence « tournante » entre les trois îles autonomes de l’Union des Comores. Le gouvernement de l’Union avait en effet préparé un premier texte mentionnant que « le mandat présidentiel est renouvelable une fois » et que « par conséquent, le président en exercice est immédiatement rééligible à l’expiration de ses pouvoirs ». Une copie de ce texte avait été communiquée à l’Agence France-Presse. Les “vœux” du gouvernement français Or, retournement de situation, ce projet de loi a été abandonné après avoir été rejeté par le président Azali en personne, qui tient à « respecter l’esprit de la Constitution », a expliqué à l’AFP l’ancien Premier ministre et ex-ministre de la Défense de l’Union, Hamada Madi Bolero, aujourd’hui président-directeur-général de l’Office de radio-télévision des Comores. « Le président se conformera à la Constitution et ne se présentera pas aux élections l’année prochaine », a assuré M. Bolero. Le gouvernement a déposé la semaine dernière un projet de loi s’inscrivant « dans l’esprit de la présidence tournante », a déclaré pour sa part à l’AFP le député Assoumani Youssouf Mondoha, secrétaire fédéral du parti présidentiel, la Convention pour le renouveau des Comores, pour l’île de la Grande Comore. « Le texte n’a pas encore été examiné en commission », a-t-il ajouté. La Constitution de l’Union des Comores prévoit que l’Assemblée doit promulguer une loi organique relative aux modalités d’organisation de la présidence tournante entre les îles. Le texte stipule que la présidence, après un premier mandat exercé par l’île de Ngazidja (La Grande Comore), ira à Ndzuani (Anjouan) puis à Mwali (Mohéli). « Le président et les vice-présidents sont élus (...) pour un mandat de quatre ans renouvelable dans le respect de la tournante entre les îles », souligne l’article 13 de la Constitution. La décision du président Azali « correspond aux vœux de mon gouvernement comme à ceux de l’Union européenne », a réagi l’ambassadeur de France à Moroni, ajoutant que la France, comme l’ensemble de la communauté internationale, est « attentive au respect des institutions » aux Comores. « A l’analyse des textes que nous faisons, et que la France partage avec l’ensemble de la communauté internationale, nous sommes tous parfaitement convaincus que c’est à une passation des pouvoirs que nous assisterons l’année prochaine après l’élection présidentielle », a insisté Christian Job. « Dans certains cas, la répartition des compétences et les actes qui ont été approuvés par la Constitution comorienne ne sont pas complètement appliqués. Nous serons amenés à rappeler à chacun que la communauté internationale comme les institutions financières de Bretton Woods exigent que les institutions et les accords soit respectés », a-t-il conclu. JIR du 26 avril 05